Les roitelets

 

Roitelet triple bandeau (Regulus ignicapillus)

Roitelet huppé (Regulus regulus)


Tenu en main, l'oiseau ne présentent, même juvénile, guère de difficultés d'identification néanmoins, il faut savoir qu'une ressemblance indéniable existe avec certains pouillots.
 

 

Confusion

Sur le terrain, à distance, la confusion est possible avec le pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus ou le pouillot de Pallas Phylloscopus proregulus
 

Le  pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus)  ne fréquente pas régulièrement nos régions, sa présence sporadique occasionnelle constitue une observation à homologuer comme oiseau rare.
L'oiseau ci-contre capturé le  24-10-2004  à Korbeek-Lo par le groupe de baguage de Louvain a été photographié par Johan Vanautgaerden.
Le forum de discussion Be-ring répercutât l'information immédiatement.

 

Le pouillot de Pallas (Phylloscopus proregulus) niche en Sibérie et à l'automne sa présence en Europe de l'Ouest constitue également une observation à homologuer.
L'oiseau ci-contre également capturé le  26-10-2004  à Korbeek-Lo par le groupe de baguage de Louvain a aussi été photographié par Johan Vanautgaerden.

 
     

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La ressemblance se manifeste surtout entre le roitelet triple bandeau (2, 4) et pouillot de Pallas (1, 3). La photographie rapprochée maîtrise la position de l'oiseau et l'éclairage, il n'en est pas de même sur le terrain, la reconnaissance devient donc plus aléatoire. Dans la nature le cri aide à l'identification par contre l'habitat ne peut être invoqué en période de migration.
Les photos 1,3 appartiennent à Johan Vanautgaerden, il est à souligner que deux bagueurs travaillant  l'un à Louvain, l'autre à Jupille adoptent, sans se concerter, la même démarche de prise de vue et obtiennent des images qui se complètent.

 
 

Détermination du sexe des roitelets

 

Chez les deux espèces, la détermination du sexe dépend de la couleur des plumes de raie  crânienne sommitale. Les plumes jaune citron relèvent de la femelle tandis que le mâle arbore des plumes orangées.

Toutefois cette raie n'apparaît pas nécessairement sans "décoiffer" l'oiseau. Ce dimorphisme sexuelle se révèle  plus accentué chez le roitelet triple bandeau.

   
   

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Les trois premières images représentent trois positions du même roitelet huppé. En 1 et 2 l'oiseau montre la raie sommitale "au naturel", seules des plumes jaunes sont visibles et il ne faut en déduire qu'il s'agit d'une femelle car en "décoiffant" l'oiseau les plumes orangées apparaissent et l'identifie comme mâle.
L'image 4 montre la calotte d'une femelle d'un jaune citron uniforme.

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Chez le roitelet triple bandeau mâle (1,2,3), les plumes orangées nettement plus colorées que chez le roitelet huppé percent  la calotte sommitale. La femelle (4) bénéficie parfois de la présence de quelques plumes éparses légèrement orangées.

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Détermination de l'âge
 

 

L'oiseau juvénile se reconnaît aisément par le manque de structure des plumes de contour. Les deux espèces effectuent deux pontes par an et les jeunes acquièrent rapidement leur autonomie. Malgré ce plumage plus terne, la confusion avec un pouillot véloce ne se justifie pas.

Roitelet huppé juvénile   Roitelet triple bandeau juvénile
 
   

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  1. Aucune limite de mue n'apparaît dans les plumes de l'aile, dès lors les critères habituels ne peuvent être retenus.
  2. La stratégie de mue des roitelets ne prévoit pas le remplacement des rectrices lors de la mue postjuvénile. Ces rectrices juvéniles reconnaissables par leur extrémité pointue permettent de noter ces oiseaux 1Y ou 2Y.
  3. Les rectrices  issues d'une mue postnuptiale montrent une extrémité arrondie très différente des plumes juvéniles ce qui permet de noter l'oiseau >1Y ou >2Y. Toutefois des rectrices juvéniles perdues accidentellement en dehors du schéma normal de mue repousseront arrondies ce qui peut induire une erreur, mais il n'y a pas d'autre critère proposé actuellement.
 

Détails
 

       

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  1. Une plume sétiforme protège chaque narine, aux commissures,  plusieurs soies longues et effilées, s'étalent latéralement.

  2. La seule plume pectinée qui protège la narine, mesure 3 à 4 mm. Elle peut  par un rôle tactile, empêcher l'oiseau de se blesser en farfouillant dans les aiguilles de pin

  3. Des mites peuvent parasiter les couvertures alaires.

 

  1. Ces insectes minuscules se voient difficilement à l'oeil nu, ils  grignotent les plumes et ne peuvent être éliminés que par la mue.

  2. Des mouches suceuses de sang du type "ornithomya fringillina curtis"  compliquent la vie de ces petits oiseaux.

 

  1. Les roitelets triple bandeau hivernent dans les régions méditerranéennes. A défaut d'insectes certains consomment du pollen et du nectar et reviennent le front maculé (Pollen horn).

 

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Espérance de vie d'un oiseau handicapé
 
   


Les malformations du bec diminuent certainement l'espérance de vie mais ne condamnent pas l'oiseau à court terme.
Le 13-04-2003, un roitelet huppé femelle de 2Y atteint d'une hypertrophie sévère des deux mandibules a été bagué à Jupille-sur-Meuse.  La date de capture et l'état de santé de l'oiseau méritent l'attention.
L'oiseau   pesait  5,4   gr   pour   une   longueur


alaire de 52mm, il présentait tous les signes d'une bonne condition physique avec un plumage bien entretenu. Ce roitelet doit avoir développé une dextérité incroyable pour capturer suffisamment de proies et vivre pendant plus de 10 mois période hivernale comprise. (Observation publiée dans "Nos Oiseaux"n°475 mars 2004)

 

Copyright 2004 Gaston Gast