Implantation d'un nourrissage

 

Chaque espèce  adopte un comportement spécifique au nourrissage. Les plus arboricoles préfèrent rester en hauteur.  Les oiseaux qui trouvent leur nourriture naturelle au sol ou dans les buissons bas gardent cette préférence. Le mode de distribution dépend aussi de la nourriture proposée. Quel que soit celui-ci, le site doit être sécurisé au maximum contre les chats  et l'épervier .
 

Les mangeoires

Les magasins spécialisés proposent différents types de mangeoires, le modèle ci-contre existe en deux formats.
La mangeoire "plateau couvert" modifiée par adjonction d'une petite trémie présente des avantages tout en gardant son esthétique, les graines de tournesol sont accessibles "à la demande"  et la surface du plateau permet  de déposer à l'abri de la pluie des arachides broyées qui seront consommées sur place.

 

   

L'adjonction d'une trémie constitue une réserve de graines. L'oiseau les prélève à partir du réservoir protégé contre l'humidité. Elles se dispersent moins sur le plateau ce qui réduit les chutes au pied de la mangeoire.

Ce bricolage réalisé en contreplaqué de 4mm, vissé sur les montants peut contenir  0,5 kg de graines. Une découpe de 10x 1,2cm est appropriée aux graines de tournesol.

Pour éviter l'angle mort  une planchette inclinée à 45°  sera placée dans les  coins.

 


Eviter le gaspillage
 

Le dispersement des graines ne peut être totalement supprimé, surtout lorsqu'un nombre important d'oiseaux se bousculent pour se nourrir. Une toile de moustiquaire tendue sur un cerceau  disposé sous la mangeoire recueille une grande partie des graines projetées. Ce montage réduit donc le gaspillage et surtout évite le séjour des graines au sol et l'altération de leur qualité nutritive.

Le comportement des espèces
 

Avant d'établir un nourrissage, il convient de bien observer le comportement des oiseaux.

     

Des arachides broyées étalées sur le plateau conviennent aux mésanges juvéniles, tandis que la trémie contient du tournesol, elles apprendront petit à petit à ouvrir une graine.
 

 

Il faut éviter que les jeunes oiseaux qui perdent beaucoup de graines ne descendent au sol pour les récupérer au pied de la mangeoire. Ils manquent d'expérience et deviennent trop vulnérables.

 
     


Les silos en plastic et les sacs d'arachides entières attirent les oiseaux voltigeurs qui s'y agrippent. Par temps humide, les arachides peuvent moisir rapidement. Les boules de graisse de bonne qualité sont énergétiques, c'est aussi la seule nourriture qui attire la mésange à longue queue.

 

        

Le verdier isolé se nourrit aussi bien à la mangeoire qu'au sol, gros mangeur, il s'installe pour un certain temps.  Comme chez le grosbec et les pinsons, la puissance de son bec  permet de casser les graines pour en extraire la partie comestible.

 

Le pic et la sitelle utilisent une crevasse pour coincer une graine et l'ouvrir facilement. Ce pic épeiche juvénile adopte ce comportement  sans avoir  bénéficié de l'exemple d'un adulte. Les marques de ses griffes sont visibles de part et d'autre du noeud du bouleau.

 
   


Les oiseaux qui se déplacent en volée, se nourrissent aussi en groupes, les verdiers ou les pinsons du nord peuvent être nombreux sur quelques dm²

 


 Bien qu'une aire  soit spécialement aménagée pour les tourterelles avec maïs entier et concassé ce couple vient glaner des graines de tournesol tombées des mangeoires.

 


Tourterelles,  ramiers, geais et pies se nourrissent au sol dans un endroit dégagé avec  une possibilité d'envol à la verticale. Le trapillon d'une citerne est une piste d'atterrissage appréciée de plus les graines s'y conservent bien.

 

Le Rougegorge
 

   

Cet oiseau emblématique bénéficie  de la sympathie du public.  D'un caractère agressif, il défend jalousement  son territoire même en hiver. Accueillir un rougegorge en séjour hivernal  est une satisfaction pour beaucoup de "nourrisseurs". 
Il est recommandé de mettre  à l'écart du nourrissage principal, un plateau garni de petites graines ou de  pâtée universelle Orlux . Comme tous les insectivores il apprécie les vers de farine, cette nourriture très énergétique doit être distribuée avec parcimonie.
Le pain frais n'est pas une nourriture  favorable aux insectivores.
Pour éviter le pillage de cette alimentation spécifique, il convient de  protéger ce plateau par une bulle en treillis. Il faudra procéder par étapes, disposer le plateau, ensuite le protéger par un toit et enfin disposer la bulle en treillis.
Pour  attirer plusieurs rougegorges, multipliez les points de ravitaillement à distance, l'oiseau a besoin de se sentir seul sur un territoire,  il tolèrera peut-être l'accenteur mouchet mais pas un autre rougegorge.

 

       
   

Organisation du nourrissage


Si réduit soit-il un nourrissage est toujours utile. Il sera forcément différent en milieu urbain, en milieu rural en pleine campagne ou en forêt. Observation et  bon sens sont importants pour choisir l'implantation, voici quelques remarques utiles mais l'endroit parfait existe-t-il?

 

1. Les arbres constituent des postes d'observation, l'oiseau descendra d'étage en étage s'il se sent en sécurité. Les pics, mésanges et sitelles y trouveront  branches et crevasses pour décortiquer les graines.

2. La mangeoire fixée sur un piquet métallique s'élèvera à +/- 1,80m. Elle est inaccessible à un chat et l'épervier aura beaucoup de difficultés à poursuivre un oiseau dans les buissons.

3. Un chat chassant à l'approche viendra le long de la haute haie, en plaçant un treillis de 0,60m de haut perpendiculairement à celle-ci, il devra  sauter ou  contourner l'obstacle ce qui alerte les oiseaux.

4. Le feuillage des pervenches s'aplatit et ne peut camoufler un chat embusqué espérant bondir sur les imprudents qui récupèrent des déchets au pied de la mangeoire. .
 

5. Bien que la récupération des gaspillages soit malaisée, il faut  maintenir le pied de la mangeoire aussi propre que possible, il reste dangereux pour les mésanges de s'aventurer au sol et les rongeurs porteurs de maladies ne sont pas souhaités.

6. Le va-et-vient des mésanges attire les granivores, un dépôt au sol leur sera réservé plus à découvert pour qu'ils puissent en cas d'alerte s'envoler à la verticale. En période de croissance des herbes, il est bon de placer les graines sur un treillis ou une toile de moustiquaire.

 


Tous les endroits ne se prêtent pas au nourrissage des colombidés et des petits corvidés, ceux-ci exigent un endroit  dégagé proche d'arbres plus hauts et une distance de fuite plus importante. Ils sont par leur taille moins vulnérables au chat mais une femelle épervier ou un autour reste à craindre et il n'y a guère de protection possible.