Cette seconde page consacrée aux mésanges traite d'oiseaux moins colorés vivant principalement dans les bois. D'un comportement plus discret, moins abondantes, fréquentant peu les mangeoires, généralement sédentaires  les mésanges sombres attirent moins l'attention que leurs cousines.
La mésange huppée (Parus cristatus) vit dans les forêts de conifères, se montre et se déplace peu.

 

La mésange noire (Parus ater) de même taille que la huppée mais plus légère vit dans les forêts comportant des conifères. Certaines années la migration d'automne ressemble aux invasions.
Ces deux mésanges bien typées ne présentent pas de risque de confusion.
 Par contre, l'indentification de la mésange nonnette (Parus palustris) et la mésange boréale ou mésange des saules (Parus montanus) pose des problèmes même pour un oiseau tenu en main.

 
La mésange huppée, (Parus cristatus)

La huppe noire pointue toujours bien visible, la tête blanchâtre parsemée de noir et la bavette noire déterminent l'identification. Le corps ne présente aucun détail significatif.
Peu abondante, on évalue la population à 18.000 couples en Belgique alors que l'estimation de la population de la mésange bleue atteint 200.000 couples.
Après dispersion, les jeunes deviennent rapidement  sédentaires, ces facteurs ne favorisent pas le baguage et il en résulte que la mue est encore mal connue.

 
 
     

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Aucun des livres scientifiques cités à la page d'accueil ne décrit la stratégie de mue. Svensson ne donne aucune indication quant à l'importance de la mue postjuvénile (1-2), il signale que la forme pointue des rectrices juvéniles (3) reste valable jusqu'à la fin de l'hiver avant que l'usure normale ne les déforme. Cet auteur relève également que chez l'oiseau juvénile l'iris est gris brun et

devient progressivement brun rougeâtre (photo 4). L'observation de l'iris débouche sur un critère temporaire et la notation variera suivant la date, ainsi l'oiseau (4) observé dans la période de septembre à février sera considéré  en plumage postnuptial . Après cette date, l'iris des juvéniles a acquis la même couleur et la distinction devient impossible.


Divers
 

   


De teinte noire, le bec apparaît nettement plus effilé que celui de la mésange bleue

 


De longues plumes sétiformes   implantées vers le bas protègent les commissures.

 


De courtes plumes sétiformes très ramifiées recouvrent les narines.

 

La mésange noire (Parus ater)

 

Identification; la tache blanche de la nuque et les joues blanches sur une tête noire facilitent l'identification, l'oiseau  ne peut être confondu avec aucun autre passereau.

 
   
 


Détermination du sexe
 

 

Le plumage du mâle et de la femelle diffère peu. La conjugaison de plusieurs critères permet dans certains cas de déterminer le sexe de l'oiseau.
Chez certains mâles, la bavette ressemble à un triangle (1). La tache noire des petites couvertures internes prend la forme d'une flamme dépassant la plume supérieure (3) . La longueur alaire dépasse 61 mm.

Chez certaines femelles, la bavette ressemble à un T renversé (2). La tache noire mal définie des petites couvertures internes dépasse peu la plume supérieure. La longueur alaire est égale ou  inférieure à 59mm. Les cas douteux sont majoritaires.

La présence d'une protubérance cloacale ou d'une plaque incubatrice supplante ces observations en période de nidification.

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Détermination de l'âge


Le plumage juvénile
 

   


La calotte et la gorge manque de brillance, les joues jaunâtres blanchiront lors de la mue.

 


Le plumage juvénile caractérisé par des plumes lâches, mal structurées de teinte terne se renouvelle progressivement. Le plumage postjuvénile  brillant, plus dense, plus isolant permettra à l'oiseau de résister à l'hiver.


Le plumage postjuvénile
 


Les GC internes kmuées présentent un contraste de teinte avec les 4 GC externes ket les CP non muées.


Sous la loupe, T7 montre le même degré d'usure que les secondaires voisines. T8-9 fraîches et plus claires que T7 sont probablement muées.


La mue postnuptiale ne concerne pas les rectrices, elles restent identifiables par l'extrémité pointue qui subsistera jusqu'au printemps.
 


Le plumage postnuptial
 

   


Aucun contraste n'est perceptible dans les GC, elles appartiennent toutes à la même génération. La teinte des CP, quoique parfois légèrement plus claire, ne diffère pas des plumes voisines
 


Les tertiaires ne montrent aucune différence de teinte ni d'usure par rapport aux secondaires voisines.

Toutes les rectrices sont larges avec l'extrémité  arrondie.

 

Les mésanges nonnette (Parus palustris) et boréale (Parus montanus)

L'observation visuelle sur le terrain doit se concentrer sur quatre détails.
Une sélection de photos bien typées  propose  ces critères pour  les deux espèces.
 


Tout critère visuel est subjectif et dépend de facteurs extérieurs, éclairage,  position de l'oiseau, temps d'observation...
Il convient toujours de considérer que la détermination  reste délicate et qu'un seul critère favorable à l'une ou l'autre espèce est insuffisant..
Le cri et le chant sont très différents et restent le meilleur moyen de reconnaître ces mésanges..... si elles chantent !
Pour l'oiseau tenu en main, l'identification se base sur deux critères plus objectifs,  la longueur alaire et la différence de longueur entre R6 et les autres rectrices,  dans certains cas de chevauchement, il faut aussi prendre plusieurs critères en considération.

Critères d'identification
 

Mésange boréale
 
  Mésange nonnette
 
 

Une  calotte assez terne associée à une grande bavette au contour diffus
 

 

Une calotte brillante associée à une petite bavette assez bien délimitée.
 

 

Le bord tranchant des mandibules conserve la teinte du bec

 

Le bord tranchant des  mandibules  montre un liseré pâle toutefois ce critère pourrait n'être qu'une variation régionale.
 

 
 


Chez la mésange boréale, les franges des rémiges secondaires forment une lisière qui apparaît comme un "miroir" clair dans l'aile. Au fil du temps, les franges s'usent et ce détail devient de moins en moins présent. Le noire de la calotte s'étend très bas jusqu'au manteau, ce détail se révèle peu applicable sans la possibilité de comparaison avec le nonnette.

Chez la nonnette, les rémiges secondaires ne possèdent pas de lisière claire et l'aile affiche une teinte uniforme.

 

Pour les deux espèces, la rectrice R6 est la plus courte. La distance entre l'extrémité de R6 et la plus grande des autres rectrices est un critère significatif d'identification.
 

 


Chez la boréale, cette mesure doit être supérieure à 4 mm

Chez la nonnette, cette mesure doit être inférieure à 5mm

 

Evidemment, certaines mesures se situent entre 4 et 5mm, alors ce critère ne conduit à aucune certitude d'identification et il convient de considérer la longueur alaire qui vaut de 56 à 71 mm chez la boréale et 59-71 mm chez la nonnette. En raison du chevauchement des valeurs seul l'oiseau qui mesure moins de 59 mm peut être identifié comme boréale.

 

Détermination du sexe

Chez les deux espèces, la détermination du sexe s'avère impossible par l'observation du plumage. Une longueur alaire supérieure à 65 mm désigne un mâle chez la nonnette adulte et une LA inférieure à 65 mm une femelle. Chez la boréale, aucune mesure n'est utilisable.
 

Détermination de l'âge

La mue de ces deux espèces reste mal connue, aucun contraste n'apparaît dans les grandes couvertures. Seule la forme des rectrices permet, avant le printemps, de séparer les oiseaux en plumage juvénile et postjuvénile de ceux en plumage postnuptial.
 

   

Aucun contraste ne permet d'identifier le niveau de mue.

 

Chez l'oiseau en plumage postjuvénile (1Y) les rectrices  sont pointues et déjà fortement usées.

 

A la même époque, l'adulte montre des rectrices plus fraîches avec l'extrémité arrondie.

   
  ©  Copyright 2006  Gaston Gast