Observer les oiseaux

Les oiseaux des parcs, jardins et rivières

Les associations pour la préservation de la nature plaident sans relâche pour sensibiliser  le public à la protection des oiseaux .  
Attirer les oiseaux près des maisons par le nourrissage hivernal ou la pose de nichoir pour simplement  les regarder constitue une première étape de l'ornithologie qui suffit à une majorité d'entre nous.
D'autres de plus en plus nombreux chercheront à les observer pour enrichir leurs connaissances et répondre aux questions d'enfants émerveillés par ces petites créatures multicolores.
Sur la lancée des expériences hivernales et printanières, les plus passionnés s'équiperont de jumelles ou de télescope et se tourneront résolument vers l'ornithologie de terrain.
Enfin, quelques 400 collaborateurs de l'Institut Royal des Sciences Naturelles observent les oiseaux en main avant de les baguer.

 


Voir ou observer?
 

Il est aisé de voir des oiseaux  mais ils n'ont pas tous un comportement qui permet de les observer  longuement. Or l'attitude et le comportement s'avèrent des éléments non négligeables pour identifier une espèce sur le terrain.
Au nourrissage, certains trucs fixent l'oiseau, par exemple  placer, sous une branche, un petit récipient garni d'aliment plus difficile à saisir que le tournesol, il restera sur place un moment et vous pourrez l'observer .

 
   

Cette mésange charbonnière convoite les vers de farine, elle  s'approche pas à pas du gobelet.

 

Le merle glouton ne prendra pas qu'une béquée de pâtée, il mangera à satiété.

 

La guignette repère vite des vers qui frétillent sur la vase, elle n'en laissera pas un.

Où regarder et que chercher?
 

Certes, l'oiseau qui fréquente un nourrissage vit dans la nature mais ce n'est pas nécessairement  son milieu naturel. Son comportement peut être très différent de celui de l'oiseau en zone de nidification.
Observer au nourrissage, les oiseaux courants  avec un guide à la main ou encore mieux fixer mentalement des détails du plumage et les vérifier, crée un réflexe d'observation très utile pour les recherches en pleine nature. 
La plupart des guides propose une illustration plutôt qu'une photo, en une image le dessinateur maîtrise la position du sujet et met en évidence les principaux critères d'identification de l'espèce.
 

L'évolution  technologique du matériel d'observation permet  de forts grossissements, une luminosité et un contraste  nettement améliorés.
Les ornithologues de terrain voient tellement bien  l'oiseau qu'ils souhaitent  dépasser  la simple  d'identification de l'espèce.
Pour la détermination du sexe et de l'âge, la photographie  rapprochée se montre supérieure à l'illustration des guides courants.

Les pages "Découverte de l'oiseau en main" mettent en évidence  ces critères et d'autres détails difficilement visibles sur un oiseau en liberté.

 

Le rougegorge familier, Erithacus rubecula

 
   
Certains rougegorges montrent des taches apicales chamois à l'extrémité des grandes couvertures, ce détail constitue un critère d'âge.   Chez un oiseau en plumage postjuvénile, les grandes couvertures juvéniles portent toujours de grandes taches apicales (A). Ces taches  nettement plus réduites ou absentes caractérisent les plumes renouvelées (B).   L'oiseau qui ne montre aucune tache apicale a effectué au moins une mue postnuptiale, son âge sera noté >1y ou >2y suivant l'époque de l'observation.
 

Le grosbec casse-noyau, Coccothraustes coccothraustes

 
   

En plumage juvénile, le grosbec ne porte pas le masque caractérisant l'adulte. Il est cependant possible de déterminer son sexe.

  Chez le grosbec juvénile autant que chez l'adulte, le sexe se détermine aisément. La couleur des rémiges secondaires internes pourpre chez le mâle et gris ardoisé chez la femelle n'autorise aucune confusion.
 

Les protections du bec

De formes variées, les plumes sétiformes protègent les narines et les commissures du bec, en anglais elles portent le nom de "nasal bristle" et de "rictal bristle". Citées avec une brève description  dans Cramp & Perrins, elles assurent vraisemblablement une fonction tactile.

 
   

Chez le rougegorge, les plumes nasales peu développées ne recouvrent pas les narines. De nombreuses plumes à l'aspect de soies protègent les commissures.

 

Chez le geai des chênes, des plumes nasales pourvues de nombreuses barbes mais sans barbules recouvrent complètement les narines. Des soies protègent les commissures.

 

Chez le merle, quelques soies recouvrent partiellement les narines. Par contre, de nombreuses soies implantées à la fois à la mandibule supérieure et inférieure protègent les commissures.

 

L'hivernage sur les grands plans d'eau

Les canards plongeurs se tiennent régulièrement assez loin des berges et souvent les jumelles n'offrent pas un grossissement suffisant.  Pour les observer et les identifier il faudra recourir à un télescope. 
L'observation d'un canard en main ne se révèle pas difficile par contre la  photographie  exige  une assistance pour tenir  l'oiseau.

 
              
   


©  Copyright 2004  Gaston Gast